Biographies
BERIA, Lavrenti Pavlovitch (1899-1953)
Après des études d’achitecture, il commence en 1919 sa carrière militante comme agent double de la Tcheka dans les services de renseignements des nationalistes azéris dits « moussavatistes ». Vice-président du Guépéou de l’Azerbaïdjan en 1922, de la Géorgie en 1926, puis de toute la Transcaucasie en 1932. En 1931, premier secrétaire du PC de Géorgie, puis en 1932 premier secrétaire du PC de Trancaucasie. Élu au Comité central en 1934, il est l’un des organisateurs du culte de Staline par la publication sous son nom d’un ouvrage hagiographique sur l’activité de Staline dans le mouvement ouvrier caucasien. Il est nommé vice-commissaire du peuple à l’Intérieur (NKVD) en juillet 1938 puis commissaire à l’Intérieur en décembre 1938. Il dirige à ce titre le Goulag. De 1941 à 1953, vice-président du Conseil des commissaires du peuple (puis des ministres). De 1941 à 1945, membre du Comité d’État à la Défense. De 1946 à 1953, il dirige la Commission atomique. En mars 1953, il devient premier vice-président du Conseil et ministre de la Police et de la Sécurité réunifiées. Il propose et met en œuvre toute une série de réformes pour tenter de sauver le système. Arrêté en juin 1953 par ses pairs, jugé en décembre de la même année, il est condamné à mort et fusillé avec cinq de ses proches collaborateurs.
BOUKHARINE, Nicolas Ivanovitch (1888-1938)
Étudiant en sciences, il adhère au POSDR en 1906. Passionné de théorie, il polémique avec Lénine sur la question nationale et sur la nature de l’impérialisme avant et pendant la guerre. Il est élu membre du Comité central du parti bolchevik de 1917 à 1934, date à laquelle il est rétrogradé au rang de suppléant. Membre suppléant du Bureau politique en 1919, il en est titulaire de 1924 à 1929. De décembre 1917 à avril 1929, rédacteur en chef de la Pravda (avec une interruption de quatre mois en 1918), de 1919 à 1929, membre du présidium et du Comité exécutif de l’Internationale communiste (Comintern). En 1918, il anime l’opposition des « communistes de gauche » à la paix de Brest-Litovsk. En 1927-1929, il anime l’opposition de « droite ». De 1934 à 1937, rédacteur en chef des Izvestia. Arrêté en février 1937, il est le principal accusé du troisième procès de Moscou (mars 1938) au cours duquel il est condamné à mort et fusillé.
DZERJINSKI, Félix Edmundovitch (1877-1926)
D’origine polonaise, après des études au lycée au cours desquelles il envisage de devenir prêtre, il adhère au parti social-démocrate de Pologne et de Lituanie puis, en 1900, au parti russe. Membre du Comité central du parti social-démocrate russe de 1906 à 1912, puis de 1917 à sa mort. Arrêté plusieurs fois de 1900 à 1917, il passe plus de dix ans en prison ou en exil sévère en Sibérie. Président de la Tcheka, puis du Guépéou, de décembre 1917 à sa mort. Commissaire du peuple à l’Intérieur de Russie de 1919 à 1923, commissaire du peuple aux Transports de 1921 à 1924, Président du Conseil supérieur de l’économie nationale et membre du suppléant du Bureau politique à partir de 1924. Il est mort d’une crise cardiaque.
IEJOV, Nicolai Ivanovitch (1895-1940)
Apprenti ajusteur dès 14 ans, il sert dans l’Armée rouge jusqu’en 1922. Il entre alors dans l’appareil du Parti et remplit les fonctions de secrétaire de divers comités régionaux et provinciaux en montrant toujours une parfaite soumission aux directives de la direction mais, comme le souligne l’écrivain Iouri Dombrovski, sans manifester de brutalité ni de cruauté particulières. En 1927, il devient chef-adjoint d’une section du Comité central. En 1929-1930, vice-commissaire du peuple à l’Agriculture. En 1930, il passe à la tête de la section d’affectation, de la section des cadres et de la section industrielle du Comité central. En 1934, vice-président, puis président en 1935 de la Commission centrale de contrôle, ainsi que membre du Secrétariat du Comité central et du Comité exécutif du Comintern. De septembre 1936 à décembre 1938, commissaire du peuple à l’Intérieur (NKVD). L’expression « les moufles de Iejov » alors utilisée symbolise la répression. Limogé, il est nommé commissaire aux Transports fluviaux et arrêté le 10 juin 1939. Il est condamné à mort le 3 février 1940 et fusillé.
JDANOV, Andrei Alexandrovitch (1896-1948)
Après la fin de ses études à l’école réale de Marioupol, il adhère au parti bolchevik pendant la guerre en 1915. Commisssaire politique dans l’Armée rouge de 1918 à 1920, il devient membre suppléant du Comité central en 1925, titulaire en 1930. Il remplace Kirov, assassiné, comme premier secrétaire du PC de la région de Leningrad en décembre 1934 et occupe ce poste jusqu’en 1944. Membre suppléant du Bureau politique en 1935, il en devient titulaire en 1940. Membre du Bureau d’organisation et du Secrétariat du Comité central à partir de février 1934. Il contrôle la vie intellectuelle au titre de ces fonctions au lendemain de la guerre. Cette fonction de censeur idéologique suprême a donné le nom de « jdanovisme » à la politique de soumission totale de la vie intellectuelle et artistique, aux orientations et aux diktats de la direction du Parti.
KIROV, Serguei Mironovitch (pseudonyme de KOSTRIKOV, S. M.) (1886-1934)
En 1904, il achève ses études à l’Institut de technique mécanique de Kazan et adhère au POSDR. En 1921, premier secrétaire du PC d’Azerbaïdjan, élu membre suppléant du Comité central en 1921, membre titulaire en 1923, premier secrétaire du PC de Leningrad et membre suppléant du Bureau politique en 1926, titulaire en 1930. Au XVIIe congrès, en janvier 1934, il déclare : « Staline est le plus grand homme de tous les temps et de tous les peuples. » Il est désigné membre du Secrétariat du Comité central au lendemain du congrès. Il est assassiné le 1er décembre 1934.
KROUPSKAIA, Nadiejda Konstantinovna (1869-1939)
Épouse de Lénine dont elle fut aussi la compagne, voire la secrétaire politique. Elle appartint un bref moment en 1926 à l’Opposition unifiée avec laquelle elle rompit vite. Élue au Comité central en 1927, alors qu’elle n’a plus de poids politique, elle y reste jusqu’à sa mort.
KAGANOVITCH, Lazare Moiseievitch (1893-1992)
Fils de savetier comme Staline. Élu membre suppléant du Comité central en avril 1923, puis titulaire en 1924. Membre du Secrétariat du Comité central dès 1923 et responsable de sa section d’affectation jusqu’à sa nomination comme premier secrétaire du PC ukrainien en 1925. Élu membre suppléant du Bureau politique en 1927, il en devient titulaire en 1930, en même temps qu’il est nommé premier secrétaire du PC de Moscou. Commissaire aux Transports de 1935 à 1944, vice-président du Conseil des commissaires du peuple (puis des ministres) de 1944 à 1953. Exclu du Comité central et de son présidium en juillet 1957 pour appartenance au groupe dit anti-Parti qui avait voulu démettre Khrouchtchev. Exclu du PCUS en 1962. Mort à l’âge de 99 ans.
KAMENEV, Lev Borissovitch (pseudonyme de ROSENFELD, Lev) (1883-1936)
Après cinq ans d’études au lycée de Tiflis où son père était ingénieur aux chemins de fer, il adhère au POSDR en 1902, participe au congrès de 1903, devient député bolchevik à la Douma en 1912. Condamné et exilé en Sibérie pour dénonciation de la guerre et refus de voter les crédits de guerre, il y retrouve Staline fin 1916, est élu en mars 1917 membre du Comité central où il reste jusqu’en 1927 (avec une interruption de deux mois en octobre-novembre 1917 lorsqu’il en démissionne pour protester contre l’insurrection et la formation d’un gouvernement purement bolchevik), membre titulaire du Bureau politique de 1919 à 1925, rétrogradé au rang de suppléant en 1926, puis définitivement exclu. Président du soviet de Moscou de 1919 à 1926. Vice-président du Conseil des commissaires du peuple de 1922 à 1926, directeur de l’Institut Lénine à partir de 1923 et, à ce titre, responsable de la première édition des Œuvres complètes de Lénine, dite « jaune », que Staline fera systématiquement confisquer au début des années 1930. Il est l’un des dirigeants de l’Opposition unifiée constituée en 1926, exclu du parti bolchevik à la fin de 1927, réintégré en 1928, exclu à nouveau en 1932, réintégré en 1933, il est l’un des principaux accusés du premier procès de Moscou au cours duquel il est condamné à mort et fusillé.
KHROUCHTCHEV, Nikita Sergueievitch (1894-1971)
Après quatre années d’école, il commence à travailler à 14 ans comme berger, puis comme ajusteur dans le Donbass. Il adhère au parti bolchevik pendant la guerre civile en 1918. Il vote en 1923 pour l’Opposition de gauche, accède à ses premières responsabilités dans le Parti en 1924 à Kiev, puis monte à Moscou étudier à l’académie industrielle où il se lie avec la femme de Staline, Nadedja Alliluieva. En 1932, il est nommé deuxième secrétaire du comité de ville du Parti à Moscou, puis Premier secrétaire en 1935, poste qu’il quitte pour devenir Premier secrétaire du PC ukrainien, de 1938 à mars 1947, puis de décembre 1947 à 1949. Entre temps il a été élu au Comité central en 1934, membre suppléant du Bureau politique en 1938, membre titulaire en 1939. Pendant la guerre, il est membre, en particulier, du Conseil militaire du front de Stalingrad. Il perd un fils au combat. En 1949 il entre au Secrétariat du Comité central et devient Premier secrétaire du comité régional de Moscou du Parti. En mars 1953, il devient Premier secrétaire du Comité central, fonction qu’il occupe jusqu’à son limogeage en octobre 1964, et qu’il cumule à partir de 1958 avec celle de président du Conseil des ministres.
LÉNINE, Vladimir Ilitch (1870-1924)
Après des études de droit à la faculté de Kazan, il fonde en 1895, avec Martov, l’Union de lutte pour la libération de la classe ouvrière à Saint-Pétersbourg. Exilé pour trois ans en 1897, il émigre en 1900, fonde l’Iskra à la fin de 1900 avec Plekhanov et Martov, dirige en 1903 la fraction bolchevique au congrès de fondation effective du Parti ouvrier social-démocrate russe (POSDR). En 1915 et 1916, il participe aux conférences de Zimmerwald et de Kienthal contre la guerre. Président du Conseil des commissaires du peuple dès sa création en octobre 1917, membre du Bureau politique. Blessé lors d’un attentat le 30 août 1918, membre du Comité exécutif de l’Internationale communiste, il dirige le parti et le gouvernement jusqu’à l’attaque qui le paralyse et le réduit au silence le 9 mars 1923. Il meurt le 21 janvier 1924 et est embaumé dans le Mausolée construit à cet effet après sa mort sur la place Rouge. Peu après, Petrograd est débaptisé et rebaptisé Leningrad.
MALENKOV, Gueorgui Maximovitch (1901-1988)
Mobilisé dans l’Armée rouge dès 1919, il adhère au parti bolchevik en 1919, puis étudie à l’Institut technologique supérieur de 1921 à 1925, entre dans l’appareil du Comité central en 1925. En 1934, il devient chef de la Section des cadres des organismes dirigeants du Comité central sans être membre de ce dernier, dans lequel il entre en 1939 et devient en même temps membre de son secrétariat, où il reste jusqu’en 1946. Il gère la Direction des cadres du Comité central jusqu’à cette même date. Il appartient pendant la guerre au Comité d’État à la Défense ; limogé de ses fonctions en 1946 et envoyé en province, il réintègre le Secrétariat du Comité central en 1946 et y reste jusqu’au lendemain de la mort de Staline. De 1953 à 1955, il est président du Conseil des ministres. Écarté de cette fonction en 1955, il est exclu du Comité central et de son présidium en juillet 1957 pour appartenance au groupe anti-Parti avec Molotov et Kaganovitch. Exclu du parti en novembre 1961. Il se convertit à l’orthodoxie à la fin de sa vie.
MEKHLIS, Lev Zakharovitch (1889-1953)
Membre d’une organisation sioniste de 1914 à 1918. Commissaire politique dans l’Armée rouge, il entre en 1921 à l’Inspection ouvrière et paysanne. De 1922 à 1926, il exerce dans l’appareil du Secrétariat du Comité central. Nommé, en 1930, rédacteur en chef de la Pravda, il est élu en 1934 membre suppléant du Comité central puis titulaire en 1937 (par cooptation). Il dirige de 1937 à 1940 la Direction principale de la propagande politique de l’Armée rouge. En 1941-1942, il est vice-commissaire du peuple à la Défense. Membre de nombreux conseils du front pendant la durée de la guerre. De 1946 à 1950, ministre du contrôle d’État, écarté de ce poste pour raisons de santé (réelles). Il meurt sept semaines avant Staline, oublié de lui et de tous.
MIKOIAN, Anastase Ivanovitch (1895-1978)
Né en Arménie, il fait ses études au séminaire de Tiflis, dont il sort en 1916 après avoir adhéré au parti bolchevik, puis fait une année d’étude à l’Institut religieux. Membre du Conseil des commissaires du peuple de Bakou en 1918, il est arrêté, emprisonné, puis relâché. Il monte à Moscou. Élu membre suppléant du Comité central en 1922, titulaire en 1923. Il y restera jusqu’en 1976. En 1926, il est élu membre suppléant du Bureau politique, et nommé commissaire du peuple au Commerce intérieur et extérieur, en 1930 commissaire du peuple au Ravitaillement, en 1934, enfin commissaire du peuple à l’Industrie alimentaire, élu membre titulaire du Bureau politique en 1935, de 1938 à 1949, commissaire du peuple puis ministre du Commerce extérieur. De 1937 à 1955, il est vice-président du Conseil des commissaires du peuple (puis des ministres). En février 1942, la Sécurité arrête deux de ses fils accusés de complicité avec les fascistes, puis les relâche six mois après. Un autre de ses fils meurt au combat. Il soutient Khrouchtchev en 1956 lors de sa dénonciation de certains crimes de Staline. Khrouchtchev l’envoie en Hongrie en 1956 lors de la révolte qui soulève la population du pays. Mikoian le soutient en 1957 contre le « groupe anti-Parti » de Molotov-Kaganovitch et Malenkov. Il participe en 1962 à la répression sanglante de la manifestation ouvrière de Novotcherkassk contre la hausse des prix.
MOLOTOV, Viatcheslav Mikhailovitch (1890-1988) (pseudonyme de SKRIABINE)
Il fait des études complètes à l’école réale (c’est-à-dire moderne), jugée inférieure au « gymnasium » (lycée) jusqu’en 1908. Il adhère au POSDR en 1906. Il dirige un bref moment la Pravda en 1912 avec Staline. Après avoir dirigé diverses instances régionales du parti bolchevik, il est élu en 1920 secrétaire du Comité central du PC ukrainien, en même temps qu’il devient membre suppléant du comité central du PC russe. En 1921, il en devient membre titulaire et membre de son Secrétariat ainsi que du Bureau d’organisation. Fidèle inconditionnel de Staline, lui aussi, il est élu membre suppléant du Bureau politique en 1921 et titulaire en 1926. Il reste au Secrétariat du Comité central jusqu’en 1930. En 1928-1929, Premier secrétaire du comité du parti de Moscou. De 1930 à 1941, président du Conseil des commissaires du peuple. De 1939 à 1949, commissaire du peuple (puis ministre) aux Affaires étrangères. En 1941-1942, puis de 1946 à 1953, il est vice-président du Conseil des ministres, puis premier vice-président jusqu’à son limogeage et son exclusion du Comité central en 1957 comme membre du « groupe anti-Parti » hostile à Khrouchtchev. Il est exclu du PCUS en mars 1962 et réintégré après de multiples demandes par Tchernenko en 1984.
ORDJONIKIDZÉ, Grigori Konstantinovitch (1886-1937), dit Sergo
Au cours de ses études à l’école des aides-soignants de Tiflis, il adhère au POSDR en 1903. Élu au Comité central à Prague en 1912, il y reste jusqu’en 1917 ; il y est réélu en 1921. Il est élu membre suppléant du Bureau politique en 1926, membre titulaire en 1930. Il préside de 1926 à 1930 la Commission centrale de contrôle qui organise l’exclusion des opposants. Il devient alors commissaire du peuple à l’Industrie lourde, le commissariat central de l’époque de l’industrialisation. Il se suicide en février 1937 à la suite d’un désaccord avec Staline sur le prétendu « sabotage » dont il serait l’auteur.
RYKOV, Alexis Ivanovitch (1881-1938)
Après des études à l’université de droit de Kazan, il adhère au POSDR en formation en 1900. Élu au Comité central du parti bolchevik en 1905, réélu en avril 1917. Premier, et éphémère commissaire du peuple à l’Intérieur, il démissionne pour désaccord avec la politique de Lénine. Nommé en 1918 président du Conseil supérieur de l’économie nationale ; membre du Bureau d’organisation de 1920 à 1924, en 1921 nommé vice-président du Conseil des commissaires du peuple, puis président, en février 1924, au lendemain de la mort de Lénine. Élu membre titulaire du Bureau politique en 1922. Réélu au XVIe congrès en 1930, il est écarté de ses fonctions à la fin de 1930. Arrêté en février 1937, il est avec Boukharine l’un des principaux accusés du troisième procès de Moscou en mars 1938. Condamné à mort, il est fusillé.
TROTSKY, Léon Davidovitch (pseudonyme de BRONSTETN, Lev) (1879-1940)
Après des études à l’école réale de Nicolaiev, il organise en 1897 une Union ouvrière de la Russie du Sud à Nikolaiev, démantelée en janvier 1898. Après trois ans d’exil, il s’enfuit en Angleterre, s’associe puis rompt avec Lénine lors du congrès du POSDR de 1903, dirige une semaine le soviet de Saint-Pétersbourg en novembre-décembre 1905, écrit une histoire de la révolution battue (1905), est condamné à l’exil à perpétuité, élabore la théorie de la « Révolution permanente », s’enfuit d’exil, anime de 1907 à 1917 une politique d’unité « hors-fractions » dans la social-démocratie russe. Pendant la guerre, il dirige en France un journal russe antibelliciste. Chassé en 1916 vers les États-Unis, il rejoint la Russie en avril 1917, adhère au parti bolchevik en juillet, est élu à son Comité central en août, président du soviet de Petrograd en septembre-octobre 1917, commissaire du peuple aux Affaires étrangères en octobre 1917. Commissaire du peuple à la Guerre de mars 1918 à janvier 1925, membre du Bureau politique ainsi que du présidium et du Comité exécutif de l’Internationale communiste de 1919 à 1926. Animateur de l’Opposition de gauche (1923) puis de l’Opposition unifiée (1926-27), il est exclu du parti en novembre 1927, exilé à Alma-Ata en janvier 1928, chassé en Turquie en 1929, privé de la citoyenneté soviétique en 1932. Il anime une Opposition de gauche internationale. En 1933 il affirme la faillite de l’Internationale communiste qui a facilité la victoire d’Hitler et la nécessité de construire une IVe Internationale, proclamée en septembre 1938. Réfugié en France, puis en Norvège, il est accueilli en 1937 au Mexique où un agent de Staline, Ramon Mercader, l’assassine le 20 août 1940 et reçoit pour cet acte l’Ordre de Lénine.
VOROCHILOV, Kliment Efremovitch (1881-1969)
Fréquente l’école deux ans seulement dans son enfance. Il commence à travailler à la mine à 7 ans, puis à 10 ans comme berger. Il adhère au POSDR en 1903. En 1918-1919, commissaire du peuple à l’Intérieur de l’éphémère gouvernement ouvrier et paysan ukrainien et membre du Comité militaire révolutionnaire (CMR) du front Sud, puis membre du CMR de la première division de cavalerie. En 1924, il commande le district militaire de Moscou. De 1925 à 1940, il est commissaire du peuple aux Affaires militaires (rebaptisé « à la Défense » en 1934). Nommé maréchal de l’Union soviétique en 1935. De 1940 à 1953, vice-président du Conseil des commissaires du peuple (et des ministres), de 1953 à 1960, président du Soviet suprême.
ZINOVIEV, Grigori Evguenievitch (pseudonyme de RADO-MYLSKY)
Commence à travailler à 15 ans comme garçon de bureau, milite dès l’âge de 17 ans. Émigre en 1902, revient en Russie en 1905, émigré à nouveau en 1907, membre suppléant du Comité central du POSDR en 1907, titulaire en 1912 jusqu’en 1927 (avec une brève démission en novembre 1917). Membre suppléant du Bureau politique en 1919, titulaire en 1921 jusqu’à son limogeage en 1926. Président du soviet de Petrograd (puis Leningrad) de fin 1917 à 1926, et de l’Internationale communiste de 1919 à 1926. Membre avec Staline et Kamenev de la « troïka » constituée contre Trotsky en 1922. Animateur avec Kamenev et Trotsky de l’Opposition unifiée en 1926, exclu du Parti en 1927, réintégré en 1928, exclu à nouveau en 1932, réintégré en 1933, exclu puis arrêté au lendemain du meurtre de Kirov, condamné une première fois en janvier 1935, puis principal accusé avec Kamenev du premier procès de Moscou (août 1936) où il est condamné à mort et fusillé.